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    Avant le GPRA, le FLN et le pétrole algérien du Sahara : Le CCE met en garde la Tunisie

     

    Avant le GPRA, le FLN et le pétrole algérien du Sahara.  Le CCE met en garde la Tunisie


    Le CCE envoie un télégramme au président Tunisien le 10 juillet 1958 suivi d'une note le lendemain, 11 juillet, reproduits ci-dessous :


    TELEGRAMME DU CCE AU CAIRE A SON EXCELLENCE HABIB BOURGUIBA. PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE TUNISIENNE 


    10 juillet 1958.


    Le CCE très préoccupé par les informations faisant état de négociations entre le gouvernement tunisien et les sociétés françaises pour l’établissement de pipe-line en vue de l'évacuation du pétrole algérien, vous confirme sa position hostile antérieure et vous annonce qu’une note détaillée sera incessamment remise au gouvernement tunisien et communiquée aux Etats du grand Maghreb. Respects.


    NOTE


    DU COMITE DE COORDINATION ET D’EXECUTION DU FRONT DE LIBERATION NATIONALE AU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE TUNISIENNE. (Aussi communiquée pour information, aux gouvernements marocain et libyen)


    Par la présente note, le Front de libération nationale a l’honneur de préciser sa position en ce qui concerne le problème de l’exploitation par la France, du pétrole saharien, notamment par la construction d’un pipe-line à travers le territoire tunisien.

    Dans une précédente note, de janvier 1958, le FLN a attiré l’attention des gouvernements des pays du Maghreb, sur la gravité de ce problème et l’importance que l’Algérie combattante lui accordait dans la guerre qu’elle mène contre le colonialisme français.

    Après une déclaration de M . Couve de Murville, ministre français des Affaires étrangères, annonçant que les négociations seraient engagées, avec le gouvernement tunisien, en vue de la construction d’un pipe-line, une délégation du FLN faisait, le 23 juin 1958, une demande auprès de Son Excellence le président de la République tunisienne.

    Au cours de cette démarche, la délégation faisait part des nombreuses et graves incidences qu’un tel projet pouvait avoir sur l’évolution de la guerre en Algérie.

    Le CCE, à son tour, se permet respectueusement de rappeler :

    1. La convention qui interviendrait entre le gouvernement français ou une société française, consacrerait, en fait, le droit de la France de disposer des richesses de l’Algérie et constituerait un geste hostile au peuple algérien en guerre.

    2. L’acceptation d’un tel accord par le gouvernement tunisien serait considérée par le CCE comme une violation des résolutions de Tanger.

    3. Le peuple algérien ne saurait admettre que la guerre qui lui est faite, soit alimentée — à brève ou à longue échéance — par son pétrole, véhiculé à travers un pays du Maghreb. Ce pétrole se traduira en Algérie, par des milliers de cadavres dont les victimes de Sakiet-Sidi-Youssef ne sont qu’un petit exemple.

    4. La construction éventuelle d’un pipe-line ferait perdre au peuple algérien le bénéfice de la bataille stratégique du Sahara pour laquelle des milliers de patriotes algériens sont engagés.

    5. Le principe même de l’établissement d’un pipe-line, tout en mobilisant aux côtés de la France les trusts et les capitaux étrangers, permet au gouvernement français de justifier, auprès de son opinion publique, la conduite d’une guerre injuste qui apparaîtrait, ainsi, comme devant assurer la défense de richesses considérées comme françaises.

    6. La guerre d’Algérie se déroule à la fois sur le plan militaire et sur le plan économique. Sur ce dernier point, il convient de détruire les «espérances françaises» en ce qui concerne le Sahara et de lui démontrer que, sans l’indépendance de l’Algérie, aucune perspective d’avenir n’est possible. Il est hors de doute en effet que les capitaux étrangers disponibles s’investiront avec d’autant plus de facilité et de «sécurité» que le pétrole du Sahara se révélera — à la suite de la construction du pipe-line — immédiatement exploitable.

    Dès lors, la solidarité d’intérêts des trusts français et étrangers ainsi créée, commandera inévitablement la politique du colonialisme fiançais. Par l’appui certain qu'elle apportera à ce dernier sur le plan diplomatique, elle retardera la fin du conflit.

    7. La guerre d’Algérie est à la fin de sa 4e année. Elle a coûté au peuple algérien des sacrifices énormes. Pour hâter la victoire, il est indispensable qu’à la fois sur le plan économique et politique, le Maghreb se présente au colonialisme français comme un bloc sans fissure.

    Le CCE attire l'attention du gouvernement tunisien sur les conséquences graves qu’un tel acte pourrait entraîner. Conscient de la gravité d’une telle situation, il ne peut que dégager ses responsabilités. 


    CLe vendredi, 11 juillet 1958 le CCE

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