Tayeb Souleimane Mohamed dit Si Zoubir |
LE CHAHID SI ZOUBIR
De son vrai norn Tayeb Souleimane Mohamed Ben Mohamed, son nom de guerre était « Si Zoubir ».
Il est né en 1929 au douar Tala Hamdane, à Ferroukha aux environs de Soumâa dans la wilaya de Blida, au sein d’une famille de six enfants. Si Zoubir avait en effet deux frères et trois sœurs.
Dès son jeune âge il apprit le Coran à l’école coranique de son douar. De même qu’il fut amené à suivre les cours du soir à Soumâa pour apprendre le français. Très tôt il a dù travailler dans les fermes des colons de la riche Mitidja.
Si Zoubir répondra à l’appel du 1er novembre 1954. Appartenant à une famille qui aura à abriter Bouchaib Ahmed et Souidani Boudjemâa. Si Zoubir participera aux préparatifs de la pénétration de la révolution dans sa région d’origine (Stockage des produits rentrant dans la composition des bombes; préparation des refuges etc.)
Lorsqu’il rejoindra le maquis le 1er novembre 1954, il laissera une femme épousée six mois auparavant. De même qu'il ne verra pas naître son fils qui décèdera.
Sur le plan militaire, Si Zoubir a été reconnu comme un véritable stratège. Il a constitué un commando au sein de la zone II de la wilaya IV. Il portera son nom (commando Si Zoubir) après sa mort.
Redoutable bête noire de l’ennemi, ce commando s'est illustré par de multiples actions qui sont restées gravées dans les mémoires.
Si Zoubir a été responsable militaire, membre du conseil de la zone II avec Si Tayeb El Djoughlali; remplacé par le capitaine Si Ali Lounici en 1957.
Le 22 février 1957, alors que notre commando était dans la région de Damous pour y faire une embuscade, Si Zoubir fut appelé par le commandement de la Wilaya IV pour se rendre au douar Sbaghnia. Dans ce douar, il y avait à ce moment-là plus de quatre cents (400) lycéens et étudiants qui avaient rejoint le maquis après les deux importantes grèves, celle dite des 8 jours et celle des commerçants.
Eu égard à l’urgence et à l’importance de la mission qui lui fut confiée, il décida de partir seul. Il avait en effet à prendre en charge cet important contingent d'étudiants et à décider de l'affectation de chacun d’entre eux (affectation dans les unités, désignation de commissaires politiques, envoi à l’étranger etc.). Le commando qu’il dirigeait devait le rejoindre un peu plus tard au douar Sbaghnia.
La mission de Si Zoubir s’avéra extrêmement difficile, car le nombre important d'étudiants n’a pas échappé à l'attention des traîtres. Aussi une quinzaine de Sikorsky déversèrent des centaines de soldats français sur le douar Sbaghnia.
Devant cette situation, Si Zoubir ordonna aux étudiants de fuir vers la montagne. Couvrant leur fuite, il entreprit courageusement d’attaquer et les hélicoptères et la soldatesque française pour les arrêter dans leur progression. Si la plupart des étudiants purent se mettre à l’abri, si Zoubir fut atteint d’une balle de mitrailleuse 12/7.
Il tombera ainsi au champ d’honneur le 22 février 1957. Vingt-sept étudiants dont une jeune fille l’accompagneront ce jour-là vers le vaste paradis.
0 comments:
Enregistrer un commentaire