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    Guerre d'Algérie : témoignages de rappelés

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    La pacification en Algérie!

     

    Pour son refus de prendre les armes en Algérie,  Jean-Marie SAMSON, Jeune mécanicien, a été jeté en cellule, puis emmené de force en Algérie.

    Jean-Marie Samson 

    LES FAITS

    Appelé sous les drapeaux en janvier 1957 au 458e G.A.A.C. (Groupe d’Artillerie Antiaérien Colonial, ndlr) à Coulommiers, il suivit le peloton et fut nommé brigadier. Il n'eut jamais la moindre punition jusqu'au jour où, devant partir pour l'Algérie, il adressa à M. le Président de la République, la lettre suivante : 

    A Monsieur le Président de la République Française 

    Monsieur le Président, 

    Je soussigné, SAMSON Jean-Marie, né le 8 octobre 1936, à Suresnes (Seine), brigadier au 458e GAAC (Groupe d’Artillerie Antiaérien Colonial, ndlr), caserné à Coulommiers (Seine-et-Marne), prends la liberté de vous informer de mon refus de participer à la guerre d'Algérie. Conformément à un texte de la Constitution de mon pays, je me refuse à porter les armes contre une partie de ma patrie. 

    Petit-fils de deux soldats « Morts pour la France », fils de prisonnier de guerre, je ne refuse pas de terminer mon service militaire ; j'ai déjà accompli 14 mois sans pouvoir être considéré comme un mauvais soldat. 

    Je refuse simplement de participer à une campagne qu'un de nos derniers Présidents du Conseil a qualifiée lui-même de «guerre imbécile et sans issue». Je considère qu'il est de mon devoir de citoyen français de refuser de participer à une guerre injuste. Je suis prêt, par contre, à défendre ma patrie contre toute agression comme l'ont fait mon père et mes grands-pères. 

    Monsieur le Président, en vous demandant de comprendre mon geste, je vous prie d’agréer l’assurance de mon profond respect.

    Il fut aussitôt arrêté et jeté en cellule, puis emmené de force en Algérie et versé dans un régiment disciplinaire aux environs de Colomb-Béchar, où sa sécurité est menacée :

    Le 12 avril, il écrit : « Avant-hier ils m'ont mis dans un GMC et m'ont donné un fusil que je n'ai pas touché et m'ont emmené de force pour faire une ouverture de voie. Mais je crois qu'ils ont compris car je suis resté assis dans le camion, je n'en suis pas sorti et je n'ai pas touché au fusil qui était par terre dans le camion ». 


    TEMOIGNAGE

    Plus loin, poursuit-il : « Les gradés en particulier tuent tout ce qui se trouve à leur portée, aussi bien les chameaux par dizaines que les oiseaux, ils passent dans toutes les plantations en camions, pillent les transports qui passent etc..., etc..., j'en suis écœuré. 

    Et refusant de participer à une manœuvre de nuit : « Le capitaine s'est mis en colère et m'a dit : Vous ne voulez pas venir avec vos camarades ! Vous allez voir ! Il a pris son fusil, son pistolet, mis ses godillots et, avec l'aide d'un adjudant-chef et d'un maréchal des logis, il m'a forcé à les suivre sous menaces... ». 

    La guerre d'Algérie pose un douloureux problème à la conscience de la plupart de ces jeunes, appelés à y participer directement. Les exactions, tortures, pillages, destructions et crimes de toutes sortes auxquels elle donne lieu, ne sont-ils pas de nature à révolter toute conscience humaine ? 

    LAISSONS PARLER LES DOCUMENTS

    Voici des extraits tirés de «Des rappelés témoignent... » : 

    « Il faut apprendre à tuer, vous êtes ici pour ça. — Général E.D. »  

    « Un jour, nous avons brûlé un campement nomade dans le désert, fusillé les hommes et laissé les femmes et les gosses démunis de tout dans le désert. — Un rappelé » 

    La torture: une pratique generalisée


    Du caporal E.R. (2e B.E.P.) : 
    « S'il existe un jour un nouveau Nüremherg, nous serons tous condamnés, des Oradours, nous en faisons tous les jours. » (Bataillon étranger parachuté 856). 

    « Nous revenons de Constantine effarés de tout ce que nous avons entendu : perquisitions, rafles de bijoux, viols de femmes, des gens abattus chez eux par une milice civile... A la gendarmerie de X..., un autre de nos bleds, il y a ce qu'on appelle un laboratoire de tortures, où l'on torture à tour de bras. — Un curé d'Algérie » . 

    « Tu vas parler ! Tout le monde doit parler ici ! On a fait la guerre d'Indochine, ça nous a servi pour vous connaître. Ici, c'est la Gestapo... ! » - Un prisonnier. 


    Plusieurs centaines de jeunes soldats, objecteurs de conscience ou signataires de lettres individuelles ou collectives subissent une cruelle détention dans les prisons de France et les locaux disciplinaires d'Algérie. 

    Jean-Marie SAMSON est-il le seul dans ce cas ! 

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