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De g. à d. : Guy Mollet, Edgar Faure, Michel Debré |
En 1954, l’Algérie faisait face à une France beaucoup plus arrogante. Et pourtant ..
À cette France bavarde et amnésique rétrograde.
Evolution des positions officielles françaises vis-à-vis de l’Algérie 1954-1962
1954
— L’Algérie, c’est la France ; des Flandres au Congo, une seule loi, une seule nation, un seul parlement. C’est la Constitution et c’est notre volonté.
François Mitterand, ministre de l’Intérieur, 5 novembre 1954
— La seule négociation, c’est la guerre.
François Mitterrand, 7 novembre 1954
1955
— Il s'agit simplement d’appliquer le statut voté en 1947.
Pierre Mendès-France, Président du Conseil, 5 février 1955
— La France est ici chez elle, ou plutôt l’Algérie et tous ses habitants font partie intégrante de la France, une et indivisible... Le destin de l’Algérie est français. Cela signifie qu’un choix a été fait par la France. Ce choix s’appelle l’intégration.
Jacques Soustelle, gouverneur général, 23 février 1955
— Il n’y a pas de choix à faire. Depuis plus d’un siècle, l’Algérie s’intègre à la métropole... Notre but est de parvenir à l’intégration complète de l’Algérie.
Edgar Faure, Président du Conseil, 25 septembre 1955
1956
— Il faut que les armes se taisent. Des élections libres et loyales seront organisées dans les trois mois qui suivront la cessation des combats et des actes de violence.
Guy Mollet, Président du Conseil, 9 mars 1956
— Il n’y aura pas de solution tunisienne ou marocaine pour l’Algérie.
Guy Mollet, 2 juin 1956
— Nous sommes au dernier quart d’heure : ne nous hâtons pas de proposer des réformes politiques.
Robert Lacoste, ministre résidant, 20 novembre 1956
1957
— A cet extrémisme, nous opposons le seul programme conforme aux règles de la démocratie : cessez-le-feu inconditionnel, élections libres, libres discussions avec les élus des populations d’Algérie.
Guy Mollet, 9 janvier 1957
— Comment la France pourrait-elle, sans se déshonorer, livrer ces populations aux égorgeurs de tant d’hommes et de femmes, de vieillards et d’enfants ? Cette souveraineté du nationalisme le plus arriéré et le plus hideux, est-il une démocratie digne de ce nom qui puisse, sinon par ignorance, le confondre avec cette liberté de la personne humaine qui est notre commun idéal ? Qu’on ne compte pas sur nous pour sacrifier de l’autre côté de la Méditerranée, une nouvelle Alsace-Lorraine.
René Coty, Président de la République, 10 juillet 1957
— La loi-cadre contient trois engagements :
Le premier, c’est que rien ni personne ne séparera l’Algérie de la France... Négocier ? avec qui ? La paix, à quel prix ? Une négociation ne peut être entreprise qu'avec des représentants qualifiés. Nous ne pouvons pas tenir pour tels ceux qui n’ont pour investiture que le massacre et le terrorisme.
Maurice Bourgès-Maunoury, Président du Conseil, 2 octobre 1957
— L’Algérie est partie intégrante de la République française. Ses départements sont groupés (selon le projet de loi-cadre) en territoires fédérés entre eux qui gèrent librement et démocratiquement leurs propres affaires... La fin de la guerre suppose que l’Algérie demeure française.
Félix Gaillard, Président du Conseil, 30 novembre 1957
1958
— Je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que dans toute l’Algérie, il n’y a qu'une seule catégorie d'habitants; il n’y a que des Français à part entière.
Charles de Gaulle, Président du Conseil, 4 juin 1958 à Alger
— Oui ! La France est ici ! elle y est pour toujours !
De Gaulle, 6 juin 1958 à Oran
— Vive l’Algérie française !
De Gaulle, 8 juin 1958 à Mostaganem
— Parce que c’est la nature des choses, le destin de l’Algérie aura pour bases à la fois sa personnalité et une solidarité étroite avec la métropole française... cessez donc ces combats absurdes
De Gaulle, 3 octobre 1958 à Constantine
— J’ai parlé de paix des braves, qu’est-ce à dire ? Tout simplement ceci :
que ceux qui ont ouvert le feu, le cessent et qu’ils retournent sans humiliation à leur famille et à leur travail. On me dit : mais comment peuvent-ils faire pour mettre fin aux combats ? Je réponds : Là où ils sont organisés pour la lutte sur place, il ne tient qu’à leurs chefs de prendre contact avec le commandement. Quand on veut que se taisent les armes, on hisse le drapeau blanc des parlementaires.
De Gaulle, conférence de presse du 23 octobre 1958
— On verra se révéler la personnalité algérienne et la nature des choses qui l’unit à la France.
De Gaulle, 8 décembre 1958 à Alger
1959
— Dans l’ensemble ainsi formé (la communauté), une place de choix est destinée à l’Algérie pacifiée et transformée, développant elle-même sa personnalité et étroitement associée à la France.
De Gaulle, Président de la République, 8 janvier 1959
— Compte tenu de toutes les données algériennes, nationales et internationales, je considère comme nécessaire, que le recours à l’autodétermination soit, dès aujourd’hui proclamé... Je m’engage à demander aux Algériens dans leurs douze départements ce qu’ils veulent être en définitive. Quant à la date du vote, je la fixerai le moment venu, au plus tard quatre années, après le retour effectif de la paix.
De Gaulle, 16 septembre 1959
1960
— Il n’y a pas, il n’y aura pas d’abandon. Dans l’hypothèse incroyable, désastreuse où une majorité en Algérie, se déterminerait pour une sécession, que se passerait-il ?... la sécession, en vérité, c’est le partage.
Michel Debré, Premier Ministre, 10 avril 1960
— Je me tourne au nom de la France vers les dirigeants de l’insurrection. Je leur déclare que nous les attendons ici pour trouver avec eux une fin honorable aux combats qui se traînent encore, régler le destin des armes, assurer le sort des combattants.
De Gaulle, 14 juin 1960
— Il y a une Algérie. Il y a une entité algérienne. Il y a une personnalité algérienne. C’est aux Algériens qu’il appartient de décider de leur destin... A quelle solution s’arrêteront alors les Algériens ?... Je crois en tous les cas qu’ils voudront que l’Algérie soit algérienne.
De Gaulle, 5 septembre 1960
1961
— Le cessez-le-feu, l’autodétermination, ce sont les préliminaires qui sont destinés à ouvrir à l’Algérie sa route... Nous tirerons les conséquences de la volonté d’appartenir à la France qu’exprimeront très probablement certaines populations dont l’emplacement est d’avance à peu près connu... ces populations nous aurions donc à les regrouper, en assurant leur protection. Et ensuite ? Et ensuite on verrait bien.
De Gaulle, 11 avril 1961
— Le problème algérien se ramène pour nous à trois termes essentiels : institution d’un Etat algérien ; rapport de la France avec cet Etat et avenir du Sahara... Pour ce qui est du Sahara, notre ligne de conduite est celle qui sauvegarde nos intérêts et tienne compte des réalités.
De Gaulle, 5 septembre 1961
— En Algérie, la France entend que se terminent, d’une manière ou d’une autre, les conditions actuelles, de l’engagement politique, économique, financier, administratif et militaire qui la tient lié à ce pays et qui. s’il restait ce qu’il est ne saurait être pour elle qu’une entreprise à hommes et à fonds perdus, alors que tant de tâches appellent nos efforts ailleurs.
De Gaulle, 29 décembre 1961
1962
— Il n'empêche que nous approchons de l’objectif qui est le nôtre. Pour nous, il s’agit dans le moindre délai, de réaliser la paix et d’aider l’Algérie à prendre en mains son destin en y ménageant aussitôt la création d’un exécutif provisoire et en nous tenant prêts à reconnaître, sans nulle restriction, ce qui ne manque pas de sortir de l’autodétermination, c’est-à-dire un Etat souverain et indépendant.
De Gaulle, 5 février 1962
— Le Président de la république française, déclare que la France reconnaît solennellement l’indépendance de l’Algérie.
De Gaulle, 3 juillet 1962
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